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Pourquoi lo-fi ? Par opposition radicale à ceux qui prétendent qu'il y aurait de la « bonne » et de la « mauvaise sociologie ». Lo-fi car on peut faire de la sociologie sans être mutilé, limité, aliéné par le style académique pompeux, réactionnaire, ultra-sérieux et politiquement correct qui colonise les revues académiques.
Conséquence, la sociologie lo-fi peut être mal écrite, traiter de sujets introuvables (ou pas), être non-marchande, anti-système, etc. Cette orientation « atypique » et le flou qui entoure la notion, font que certaines analyses sortent parfois du cadre du laboratoire.
 

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Manuel de projection sauvage: comment projeter un film libre n'importe où ?

Auteurs : Benjamin Grassineau (voir aussi l'historique)
Date de création de l'article : 2007
Rubrique: La revue de sociologie lo-fi
Etat de la rédaction: finalisé
Droit de rédaction :
Licence : Licence culturelle non-marchande


Création de la page: 26 novembre 2013 / Dernière modification de la page: 20 juillet 2022 / Propriétaire de la page: Benjamin Grassineau


Résumé : Article publié en 2007 sur Plus y a d'rues, plus y a d'films

Comment projeter un film n'importe où ? Petit manuel du projeteur amateur.



Projeter un film, rien de plus simple. Mais le chemin n'est pas non plus dénué de petites embûches... Voilà donc un manuel pratique pour le projeteur amateur ! Histoire de se faciliter la vie.

Première étape. La matière.

La première étape, c'est de trouver de la matière à projeter. Pour cela, deux solutions.

  1. Vous trouvez de la vidéo - ou des photos - déjà faite, prête à l'emploi. L'idéal, ce sont des vidéos Open Source. Voir ce lien.
  2. Vous faites vous-même votre vidéo artisanale. Rien de plus facile.
    1. Vous vous munissez d'une caméra. On en trouve à des prix dérisoires dans les vides-greniers ou dans les dépôts vente. Ou même gratuitement sur freecycle. Une super 8, un caméscope, feront très bien l'affaire, surtout si vous êtes fauchés. Mais vous pouvez aussi utiliser votre appareil photo numérique, votre portable, votre Webcam, une caméra de vidéo-surveillance, etc. Pour les intégristes, il est aussi possible de se construire sa caméra soi-même, mais ça reste quand même un peu compliqué (un exemple pour la photo).
    2. Vous filmez ce qui vous passe par la tête.
    3. Si vous êtes courageux, vous pouvez même faire une histoire et mettre des acteurs dedans. Ça n'est pas bien compliqué. C'est toujours marrant de faire une vidéo, et il y a toujours du monde motivé pour jouer dans un film.
    4. Si vraiment vous êtes super motivé, vous pouvez aussi faire le montage à l'aide de logiciels libres (Ou bien Avidemux), qui sont gratuits. Ça aide.

Deuxième étape. L'outil de diffusion.

La deuxième étape, c'est de trouver un outil pour diffuser vos vidéos. En réalité, ce ne sont pas les options qui manquent. Vous pouvez utiliser une télé et un magnétoscope, ou un lecteur dvd, un ordinateur portable, une lanterne magique, votre propre caméscope (même si le public risque d'être assez limité en nombre), votre téléphone portable, un projecteur de films super-8, un projecteur de diapositives et pourquoi pas, un vrai projecteur. On en trouve à des prix raisonnables aujourd'hui, aux alentours de 500 euros.

Troisième étape. L'alimentation.

Parvenu à cette étape, vous êtes désormais un projeteur amateur tout ce qu'il y a de plus motivé. Mais il reste une embûche de taille. De nos jours, il y a beaucoup d'outils de diffusion qui fonctionnent à l'énergie électrique... Aïe. Il vous faut donc trouver une source d'alimentation. Pour les outils portables, ou les projecteurs manuels, pas de problèmes, mais pour les autres... Il y a trois solutions.

  1. Produire votre énergie vous même. Sans aller jusqu'à la pile atomique, vous pouvez vous trouver un groupe électrogène ou une batterie. Ou bien mettre le public à contribution, en le faisant pédaler sur des vélos producteurs d'électricité, devant un documentaire sportif...
  2. Vous raccorder à une source d'électricité dont vous êtes le propriétaire. Par exemple, en faisant une projection à partir de chez vous, sur le mur d'en face, où en jetant une rallonge dans la rue. Les voisins n'ont rien à vous dire, vous contribuez à la vie du quartier.
  3. Prendre l'énergie ailleurs. Le plus simple, à mon avis, c'est de demander l'autorisation à un commerçant. En général, ils ne posent pas trop de problèmes. Ce qui est bon à savoir également, c'est qu'il existe de nombreuses prises en pleine rue qui sont dispersées un peu partout dans les villes...

Quatrième étape. Le lieu.

Une fois que vous avez réglé tous ces problèmes de matière, d'outils et d'alimentation, il vous reste à trouver un lieu. Naturellement, votre choix de lieu dépendra des contraintes d'alimentation en énergie. Mais si on fait abstraction de cette difficulté - qui n'est pas négligeable -, vous pouvez projeter à peu près n'importe où. Dans la rue, tout d'abord. Pourvu que le mur le permette. L'avantage, c'est que vous pouvez vous arranger avec un bar ou un commerçant quelconque. Faites-le sur la base d'un rapport d'intérêt bien compris. Lui gagne en clients, vous vous bénéficiez de son électricité, et éventuellement de son soutien face aux autorités et au voisinage, qui risquent de ne pas forcément être très conciliants... Mais il y a plein d'autres endroits. Dans un terrain vague, chez vous, sur une plage, dans une cave, dans une usine désafectée, dans les champs, dans un parc, sur un toit d'immeuble, sur une place, dans un couloir exigu, dans une ruelle, sur une voile de bateau, le long d'une route - ça permet de faire un drive-in, etc. Vous n'avez que l'embarras du choix.

Cinquième étape. La promotion.

Indéniablement, il est plus sympa de se regarder tout seul son film du dimanche dans la rue, avec quelques poivrons grillés, plutôt que dans son salon. Mais, de temps en temps, comme vous êtes un animal grégaire, vous pouvez avoir envie de rameuter un peu de monde, histoire de discuter. Il vous faut alors faire un peu de promotion. Fort heureusement, il n'y a rien de plus simple et amusant à faire. Le meilleur moyen, c'est le bouche à oreille. Vous allez directement dans la rue, dire aux passants qu'il va y avoir une projection. C'est une méthode simple, écologique, conviviale et efficace. Mais il y a bien sûr une infinité d'autres méthodes possibles : tracts, affiches, site internet, spams, banderoles, pubs dans les boîtes aux lettres, publicité par avion au dessus de la plage, spots publicitaires sur TF1, etc.

Sixième étape. La convivialité.

Vous voilà maintenant armé pour faire une bonne projection. Mais il reste une dernière étape. Celle qui est de rendre la projection conviviale. Ce n'est pas un vain objectif, car ça peut permettre d'éviter des débordements liés à la présence de la faune urbaine. Je pense à cet égard qu'il faut partir du principe que toutes les personnes qui participent à une projection sont de bonne volonté. Et que c'est seulement si elles se sentent exclues ou agressées qu'elles deviennent agressives. Bon, mais ça reste un peu utopiste... De toute manière, vous n'êtes pas responsable des éventuels débordements. Quoi qu'il en soit, pour rendre sa projection conviviale, je crois qu'il faut laisser une large liberté aux gens qui y participent. Surtout ne pas mettre de règles. Le conformisme de la foule s'en chargera ! Idéalement, je pense qu'il est sympa de ramener quelques merguez, sardines ou poivrons à griller. Ca coute pas cher, ça fait toujours plaisir et ça met la bonne ambiance. Si tout le monde ramène un petit truc, ça permet de faire une bonne auberge espagnole. Cela dit, si quelqu'un se ramène son sandwich perso, pas besoin non plus de l'accabler de reproches... Pour le reste, j'imagine que ça peut être pas mal de prévoir un tapis improvisé ou des trucs comme ça. Mais bon, tout est envisageable.

Septième étape. La post-projection.

Une fois la projection terminée. Il y a sûrement plein de moyens de prolonger la soirée de manière sympathique... Autant laisser libre cours à son imagination !

Catégories: Culture libre




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