Appel pour un soutien médical à la résistance au projet d'aéroport à Notre Dame des Landes

Une résistance s'est mise en place près de Nantes pour stopper le projet de construction de l'aéroport à Notre Dame des Landes.

Cette résistance est entièrement fondée, face à un projet de développement triplement absurde¹.

• Ecologiquement, il induira probablement l'artificialisation de près de 2000 ha de terrains à terme, soit une surface presque aussi grande que celle de l'île d'Yeu. Or, il existe déjà un aéroport à Nantes :
  • dont le seuil de saturation du trafic est, contrairement à ce qu'avancent les plaquettes promotionnelles du projet, grandement incertain ou en tous les cas situé à une échéance très éloignée,
  • qui ne présente pas de risques avérés, contrairement aux affirmations des partisans du projet,
  • qui est extensible
  • dont le déplacement ne ferait que déporter les nuisances générées par le trafic aérien vers d'autres zones et d'autres habitants, sans les réduire.
• Economiquement, sa rentabilité parait douteuse à l'heure où les petits aéroports de proximité se développent (low cost) et où l'on anticipe une probable baisse du trafic aérien causée par le renchérissement de l'énergie. Quant aux avantages en terme d'emploi sur la région, même les syndicats sont partagés. Et les 500 millions d'euros d'argent public engagés dans le projet ? Que dire à l'heure où ce sont les pauvres qui payent le déficit budgétaire...
• Socialement, il profitera principalement aux catégories aisées ou aux professionnels devant voyager, qui sont les principaux usagers du transport aérien.

Soutenu par les pouvoirs publics et par des grands groupes économiques, ce projet rencontre une résistance solide et à dominante pacifiste, à laquelle participe de nombreuses personnes engagées.

Mais cette résistance est aujourd'hui frappée de plein fouet par une vaste opération policière et militaire d'intimidation et d'expulsion, particulièrement répressive et dont la légalité est loin d'être établie. Les résistants, jeunes pour la plupart, sont victimes de la violence policière et vivent dans des conditions parfois difficiles. Voici un communiqué de l’équipe médicale sur le terrain, daté du 24 novembre 2012 ainsi qu'un compte-rendu non exhaustif des blessures subies par les manifestants daté du 28 novembre 2012. Ce communiqué montre bien qu'en plus d'un soutien matériel, les résistants auraient prestement besoin d'une aide médicale appropriée, en particulier d'une aide à l'auto-médication. De plus, le soutien de médecins de métier, engagés dans la lutte à leurs côtés, serait une manière de renforcer la légitimité de leur action.

C'est pourquoi il faut aller aider sur place les résistants en leur procurant gratuitement des conseils, des soins et une aide matérielle médicale au besoin. Vous trouverez ici une liste du matériel médical dont les opposants disent avoir besoin.

Ceci est aussi une manière de prendre position. De dire qu'il n'y a pas d'action médicale neutre et hors-contexte, pas plus qu'il n'y a de techno-science neutre. Toute action est politique. Travailler en tant que médecin, en étant payé par les pouvoirs publics, oeuvrer pour le développement à travers l'humanitaire, ce n'est pas la même chose que soutenir un mouvement de résistance. C'est engager sa conscience dans un acte politiquement chargé de sens, aussi bien en terme de politique médicale que de politique au sens large.

Alors, résistons. Soyons tous à Notre-Dame-Des-Landes pour montrer aux gouvernements la détermination et la solidarité des contribuables, lorsqu'il s'agit de lutter contre des projets coûteux, réactionnaires, illogiques et ridicules.

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