Conceptualisation et création d'outils de publication dans la recherche ouverte

La recherche est une activité individuelle et/ou collective structurée par plusieurs sous-activités :

1. Création: invention de concepts, problématisation, recherche de nouvelles théories, parcours des innovations et de la littérature existante...,
2. Production: mise en oeuvre des protocoles de recherche, utilisation d'outils d'observation, collecte de données, filtrage des données, synthèse, interprétation...,
3. Diffusion: publication des données, communication dans des colloques, vulgarisation, enseignement...,
4. Evaluation: évaluation par des comités, confrontation à d'autres opinions...,
5. Utilisation: reproduction des expériences, citations, usages, techniques, brevets...,

Chaque activité est caractérisée par quatre paramètres principaux :

1. Ouverture et obligation à la participation: Qui peut ou doit réaliser l'activité (qui participe) ? Qui est contraint ou non de le faire ? Sous quelles conditions ? Comment se transmettent ces droits et ces obligations ? C'est en général une contrainte ou une ouverture qui s'appuient sur des forces institutionnelles.
2. Prise de décision: Mêmes questions, mais relatives aux règles qui vont structurer l'activité.
3. Accès aux ressources et aux outils: Qui a accès aux outils qui permettent de réaliser l'activité ? Auxquels ? Qui les produit, les finance ? Quels sont les droits sur ces ressources et ces outils ?
4. Perméabilité et conditionnalité des activités: Comment les différentes activités sont-elles scindées, ordonnées, agencées entre elles ? Comment le travail est-il divisé ?

En ce qui concerne la participation, les modalités sont très différentes. Considérons par exemple la participation à la sous-activité de production de la recherche publique, elle prend plusieurs formes. 1. Tous les citoyens (ou presque) sont obligés d'y participer via l'impôt. On peut dire, dans un sens, qu'il y a achat forcé. 2. Certains d'entre eux peuvent y participer directement. Néanmoins, l'accès aux outils de la recherche est limité par de nombreuses procédures. Notons aussi qu'ils peuvent y participer en tant que sujets d'étude. 3. Dans certains cas, il n'est pas possible (concrètement) de participer à des recherches hors du cadre de la recherche publique.

Notons que la fermeture, et l'obligation, reposent sur plusieurs "forces d'exclusion ou d'obligation":

• Physique ou technique. Par exemple, des barrières mises à l'entrée d'un laboratoire, la complexité d'usage d'un outil.
• Institutionnelle.
  • Soit parce qu'elles reposent sur un échange marchand. Il faut de l'argent pour faire usage de l'outil (soit en l'achetant, soit en le louant).
  • Soit parce qu'elles reposent sur une condition d'accès de nature institutionnelle (un diplôme).

Que faut-il entendre par perméabilité ? Simplement le fait que les différentes sous-activités peuvent être ordonnées différemment, et être plus ou moins séparées des autres sous-activités. Par exemple, le schéma classique de la recherche se structure ainsi : création -> production -> évaluation -> diffusion -> utilisation. Chaque processus est censé être bien délimité et séparé des autres. De plus, institutionnellement parlant, il est censé exister une certaine continuité entre les différents processus, que ce soit à travers la distribution des rôles ou encore, la distribution des ressources symboliques (récompenses, attribution, etc). Seulement, même la recherche classique est loin de ce plier à une segmentation aussi tranchée ! Notamment, par exemple, parce que la diffusion de la recherche est souvent une condition nécessaire à sa réutilisation, qui est elle-même une condition nécessaire à son évaluation.

Recherche ouverte / fermée.

On peut définir la recherche ouverte comme une recherche qui maximise la perméabilité entre les sous-activités de la recherche, ouvre sans contraindre à l'usage l'accès aux outils, maximise l'ouverture et minimise l'obligation, pour ce qui est de la participation et des prises de décision.

Exemple des revues numériques.

Une revue repose sur sept sous-activités principales :

1. La rédaction des textes.
2. L'édition (mise en forme).
3. La maintenance de l'architecture informatique.
4. L'évaluation.
5. La promotion de la revue.
6. L'administration de la revue (aspects juridiques).
7. La lecture des textes.

Chaque sous-activité peut être plus ou moins ouverte ou contrainte (en terme de participation, de prise de décision et d'accès aux outils). De plus, la perméabilité entre les processus peut être très variable.

On peut faire une première remarque qui concerne les revues numériques. Techniquement, il est très difficile d'ouvrir entièrement l'accès aux outils qui concernent l'architecture informatique (l'hébergement du site, par exemple). Pour le reste, il n'y a guère de limites physiques ou techniques à l'ouverture.

Ensuite, la perméabilité

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