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Quelques bons plans pour vivre de rien (ou peu)

Auteurs : Benjamin Grassineau (voir aussi l'historique)
Date de création de l'article : 2007
Rubrique: Le journal de la culture libre et du non-marchand
Etat de la rédaction: finalisé
Droit de rédaction : ouvert
Licence : Licence culturelle non-marchande


Création de la page: 26 novembre 2013 / Dernière modification de la page: 26 novembre 2013 / Propriétaire de la page: Benjamin Grassineau


Résumé :



Première publication en 2007

Construire une maison de luxe pour 5000 euros.

Le capitalisme a besoin pour vivre de quatre forces complémentaires.

  • Les méchants riches qui veulent garder leur pactole.
  • Les méchants voleurs qui veulent le leur prendre.
  • Les pauvres qui voudraient bien l’avoir.
  • Et les justiciers qui vont se battre pour que les pauvres aient ce que les riches ont - mais pas les voleurs, les voleurs, ils n’ont qu’à changer d’attitude.

Dans ce carré infernal du capitalisme, chacun a sa place.

Par exemple, les méchants voleurs permettent aux méchants riches de faire peur aux pauvres, et de justifier ainsi la conservation de leurs privilèges. Y a qu’à dire qu’il faut une propriété privée sévère, en arguant que sinon, les méchants vandales vont tout détruire… Les justiciers, quant à eux, ils permettent aux méchants riches de faire croire que ce qu’ils ont est dur à avoir, et que si on en veut pas, on est pas normal, déviant, miséreux, etc. Bref, qu’on doit être remis dans le droit chemin. En gros, ils légitiment la valeur des riches.

Voilà à peu près comment ça marche.

Jusqu’au jour où ça ne marche plus !

Et mon septième sens me dit que ce jour n’est plus très loin. La cause de ce bel optimisme ?

Eh ben en gros, le capitalisme moderne repose sur quatre piliers. Le travail, l’école, la voiture, la maison. Et le problème aujourd’hui, c’est qu’il y a un pilier qui tient plus : la maison.

La maison, la maison… Pourtant tout le monde semble vouloir son petit chez soi, avec son travail, ses drôles, sa voiture et pis le reste…

Les justiciers ont d’ailleurs flairé la bonne affaire. Et ils se battent en général ardemment pour que les pauvres aient une maison. Super. Ca donne un sens à leur vie. De leur côté, les méchants voleurs squattent les maisons des odieux capitalistes barbares qui sont vraiment très très méchants. Génial. Ca fait un sens à leur vie. Quant aux riches, ils se construisent des palaces pour frimer. Mais ils sont jamais assez beaux. Snif ! Il leur faut du progrès, du brillant, du parfait. Encore un sens à leur vie. Enfin, les pauvres, ils vivent dans leurs résidence pourrie où ils choppent leurs maladies, et se laissent porter par le courant généré par les trois autres forces (c’est le début de la chaîne alimentaire). En attendant, ils triment toute leur vie pour se payer leur baraque. Un sens à leur vie.

Ma thèse est simple. Je prétends que tous ces apôtres de la religion capitaliste et du progrès, quelque soit leur rôle, sont totalement à côté de la plaque. Ils nagent dans l’irrationalité la plus complète. Pourquoi ? C’est simple. Une maison est un truc de pauvre, c’est un truc qui vaut rien, facile à faire, et sans valeur.

Le terrain. Il n’y a aucune raison de payer un terrain. 1 à 5 ha pour une famille de 5 à 10 personnes suffisent largement pour assurer l’alimentation, le bois de chauffage, et le reste. Le reste, il n’y a qu’à aller le cueillir dans la nature. En faisant cela, la bouffe est gratuite. Le chauffage est gratuit. L’eau est gratuite. Il suffit de creuser un puits ! Quant à l’électricité, on peut aujourd’hui se construire ses éoliennes soi-même. Et au pire, j’aimerais bien savoir si c’est un service public ou pas l’électricité… Si c’en est un, ça doit être gratuit. Au moins le raccordement et un plancher de consommation minimal.

Les murs. Autrefois, ils s’emmerdaient pas. Les murs étaient faits de pierre ramassées dans les champs, disposées les unes sur les autres selon des règles assez simples, et jointées avec de la terre argileuse qu’on trouve à peu près partout. Ensuite, on faisait un enduit sur le mur, avec divers matériaux. On peut employer de la bouse de vache ! Cout de l’opération. Je dirais 200 euros pour les sacs de chaux, et à la rigueur pour avoir du bon sable de rivière. Au final, vous avez une maison nickel d’environ 200 m². Si vous êtes extrémistes, vous pouvez vous cuire la chaux vous-même (technique). Y a la paille aussi…

Les poutres. Il n’y a qu’à les couper dans une forêt. Pour l’instant, ça pousse encore tout seul…

Le toit. Il y a plein de techniques qui ne coûtent rien. Les tuiles, autrefois, par chez moi, étaient faites main, sur la cuisse. Quant aux planches de la couverture. Je sais pas, peut-être que ça peut coûter dans les 500 euros. Mais en récupe, c’est rapidement beaucoup moins cher…

Voilà. Donc, déjà, pour 1000 euros maxi, vous avez une maison avec un toit, des murs, un sol, de la bouffe et du chauffage. Après le reste, ça vient vite. Vous voulez isoler les murs ? Il suffit de trouver quelques moutons, les tondre, et le tour est joué ! Mais y a plein d’autres moyens. Il faut se renseigner. Vous voulez les peindre ? Un peu de tempéra.

Reste les fenêtres, les canalisations et l’électricité. Le confort moderne, quoi ! Les fenêtres peuvent être trouvées en récupe pour vraiment pas cher. L’électricité, c’est plus ennuyeux. Pour avoir un rudiment d’électricité, il faut bien compter dans les 1500 euros. Idem pour les canalisations. Mais au pire, il y a l’eau du puits.

En gros, au maximum, votre maison vous revient à 5000 euros. Admettons que vous la construisiez sur un terrain agricole, c’est de l’ordre de 10000 euros pour une maison de luxe, grande, spatieuse et confortable. Et je précise, toutes ces techniques d’auto-construction sont faciles à mettre en oeuvre. Et on trouve aujourd’hui toutes les infos en libre-accès sur Internet (merci Norbert Wiener). Pas besoin d’être un compagnon du devoir. Sauf si vous voulez construire une cathédrale.

Voilà donc la fameuse misère contre laquelle se battent les enfants de Don Quichotte. Preuve que ce sont vraiment eux les incultes et les miséreux qui se la pètent en croyant oeuvrer pour le bien de l’humanité. Des chrétiens reconvertis, quoi.

Après ça, Résoudre le problème du logement ? Facile. Version communiste. Il suffit de réquisitionner tous les terrains qui sont saisis par l’État tous les ans pour être revendus aux enchères et de les redistribuer aux pauvres pour qu’ils s’auto-construisent une baraque. Version libérale. Il suffit d’offrir soi-même un bout de son terrain à des gens qui veulent s’auto-construire une maison ou bien de construire sa baraque sur un terrain agricole.

Ma conclusion. On a que ce qu’on mérite. La misère des riches, ou la misère des pauvres. Et tous les justiciers gauchistes qui vont pointer du doigt les méchants macdo qui mettent des grilles autour des bouches d’aération, feraient mieux de commencer par s’auto-construire une maison écolo avant d’aller crier contre l’oppression capitaliste; ou pire, avant d’aller mettre en oeuvre leurs politiques de développement destructrices. Dans le fond, j’aime autant les palaces à leurs apparts de centre-ville miteux. Au moins, dans un palace, il y a du rêve. Dans leurs apparts de centre-ville, il n’y a que des cauchemars qui se succèdent au rythme des locations. Rien de plus flippant !

Quelques liens zutiles.




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