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7 questions sur l'économie non-marchande Auteurs : BenjaminGrassineau (voir aussi l'historique) Création de la page: 03 septembre 2025 / Dernière modification de la page: 18 septembre 2025 / Propriétaire de la page: Benjamin Grassineau
Résumé : Texte simple et synthétique ayant servi de support à une émission de radio dont j'ai perdu la ref ! BenjaminGrassineau 03-09-2025
1) Expliquez-nous ce que sont les gratuiteries et ce que vous entendez par économie non-marchande ? Economie hors-marché, c'est à dire, fondée sur des échanges non-marchands, telle que le don, l'auto-production, et qui met une partie des ressources disponibles en libre-accès. Elle se distingue de l'économie dirigiste ou marchande, au sens où elle est non-coercitive, l'accès aux ressources n'est pas conditionné par l'obligation de redonner. Elle peut toutefois s'appuyer sur la propriété privée, donc sur la possibilité d'exclure. En tous les cas, c'est une économie qui optimise les possibles. Elles maximise les possibles et non les flux réels ! Elle concerne, dans des proportions plus ou moins large tous les secteurs. Cette économie s'appuie sur des structures décentralisées comme les réseaux d'hospitalité et sur des structures centralisées comme les espaces de gratuité. Gratuiterie : espace de gratuité permanent, un lieu, dans lequel la grande majorité des biens présents sont disponibles gratuitement. On est libre de les prendre, et généralement, libres de les donner. Il existe de nombreuses modalités possibles 2) Comment fonctionnent les gratuiteries déjà en place ? Il y a de nombreuses différences : public, modalités d'échanges, services, biens proposés, conditions d'accès, limitation des biens pris ou déposés, nature du lieu (squat, privé, public, etc.), financement, modes de gestion, finalités. 3) Quelle différence entre les gratuiteries et ce qu'on pourrait appeler le réseau du "seconde main" (ressourceries, friperies, etc… ) ? Différence de finalités. Ce ne sont pas forcément les mêmes objectifs, même s'ils peuvent se recouper. On peut imaginer un magasin gratuit qui ne donne que du neuf ou des objets produits sur place. En pratique, le coût d'acquisition des biens qui ont déjà été produits est déjà amorti, aussi, quand ils perdent leur valeur d'usage, ils ont de bonne chances d'être donnés.. 4) La gratuiterie de Puivert est dans sa huitième année. Qu’est-ce qui en a fait le succès à votre avis ? La pérénité du lieu vient de ce qu'elle ne s'appuie pas sur un financement public, elle s'est structurée de manière indépendante sur la base d'un nombre de règles très restreint et sur la propriété privée. L'objectif a été d'en faire un lieu apolitique, neutre, de dégager l'échange de toute considération idéologique pour revenir à l'essence même de l'échange non-marchand. On est libre de prendre, de donner, voilà tout. Elle s'ancre dans la praxis. Partant de là, chacun y construit ses motivations, trouve un intérêt à y participer, mais sans être dirigé. C'est cette ouverture, cette disponibilité qui a permis à une formidable équipe d'habitants du quartier de prendre le lieu en main. De plus, l'idée de base a été de minimiser les coûts de fonctionnement au maximum pour compenser les très faibles revenus et de les faire reporter sur la propriété privée, dont les coûts sont généralement payés par le propriétaire : le magasin gratuit n'induit donc pas de frais supplémentaires. C'est une formule qui marche. Et elle est parfaitement appropriée dans des villages ou des petites villes où il est assez facile de trouver de l'espace. Mais elle peut aussi être étendue à des villes. Il y a de nombreuses possibilités. 5) Quelle est l’importance de l’économie non- marchande ? Y a-t-il à votre avis une évolution, un mouvement vers une consommation plus responsable ? On a beaucoup de mal à mesurer les flux de cette économie, la quantité d'échange qui la structurent, car ils ne sont pas compatibilisés. Le lien avec la consommation n'est pas systématique. Il n'est pas sûr que l'accroissement de l'économie non-marchande entraîne systématiquement une baisse des échanges marchands. Cependant : partage, moins de travail, moins de production => moins de consommation. En fait, c'est une économie qui ouvre la possibilité à celles et ceux qui veulent limiter leur consommation de le faire. Enfin, il y a un point plus technique : l'économie non-marchande est plus simple dans sa réalisation, elle requiert bien moins de ce que j'ai appelé d'information grise. A ce titre, un échange non-marchand est généralement plus sobre. Le bon exemple est la culture hacker. 6) Quel potentiel percevez-vous pour un partenariat avec ce mouvement ? Il est énorme. De nombreux objectifs se recoupent : la sobriété, le partage pour maximiser les usages des ressources, etc. Mais il y a un message à faire passer. L'économie circulaire doit abandonner l'idée que le marché peut être une solution au problème environnemental. Le marché n'est jamais la solution. Il est toujours à l'origine du problème. La privatisation de la nature ne résout rien. Au contraire. Quant aux solutions qui s'appuient sur l'économie verte, je reste sceptique. Il n'y a pas eu d'impact vraiment concret pour l'instant. Il faut privilégier les initiatives non-marchandes et se dégager d'un à priori très répandu selon lequel ses initiatives sont amusantes mais peu réalistes. C'est le marché qui est irréaliste. Même celui qui s'appuie sur les monnaies locales ou l'économie sociale et solidaire. Pour échanger, nous n'avons pas besoin de monnaie. Quand je prend un auto-stoppeur, il y a un échange. Il n'y a pas besoin de rémunération. D'autre part, il faut oeuvre pour que les dispositifs de partage, de réemploi, soient directement appropriés et construits par les usagers. Il faut à ce titre sortir d'un modèle expert / usagers pour mettre en place des dispositifs ouverts à tous, réellement publics. Et à ce niveau là, le rôle de la culture libre et de la science ouverte est crucial. 7) Où imaginez-vous que les gratuiteries en seront dans 5 ans? dans 10 ans ? Accroissement qualitatif et quantitatif (de plus en plus de services et de biens vont être couverts par l'économie non-marchande). Si les flux réels vont mettre du temps à évoluer, l'offre de ressources et de services disponibles gratuitement va augmenter progressivement, et c'est cela qui compte. Toutefois, la question ne peut éluder le débat politique. Il faut laisser le champ libre à l'économie non-marchande. Et il n'est pas certain que les forces du marché et de l'Etat la laisse faire. C'est pourquoi il est impératif de se structurer et de trouver des partenariats avec d'autres mouvements comme le mouvement de la simplicité volontaire ou de la décroissance.
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