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Pourquoi les experts en sciences humaines et sociales sont-ils des parasites ? Auteurs : Gorgias Le Grignou (voir aussi l'historique) Création de la page: 16 mai 2015 / Dernière modification de la page: 25 décembre 2022 / Propriétaire de la page: Benjamin Grassineau
Résumé : Bien des gens considèrent le travail des intellectuels, des experts, des cadres, des dirigeants, des juristes, des politiciens, des chercheurs, des financiers, des artistes et des professeurs comme inutile. Du moins trouvent-ils anormal que ces personnes soient rémunérées pour dire des banalités sans intérêt, ou pour exercer des tâches inutiles, superflues, et parfois dangereuses. Ces gens là sont généralement de condition modeste. Il est donc rare que leur point de vue soit entendu. Et il est tout aussi rare que des personnes qui appartiennent à la première catégorie scient la branche sur laquelle ils sont assis. Je voudrais ici déroger à la règle, et montrer que toute cette catégorie d'administrateurs, puisque c'est bien le terme qu'il faut employer, qu'ils soient publics ou privés, ne peuvent être utiles à la société que si nous cessons de les rémunérer. Le gain que nous en retirerions pourrait alors servir à la mise en place d'une allocation universelle qui assurerait leur subsistance. Ainsi, chacun pourrait se livrer à ces activités à égalité sans être professionnel. Le marketing, les mathématiques et la finance redeviendrait un loisir, une affaire d'amateurs, et non plus une affaire de professionnels.'' Article rédigé en 2008 et paru dans le fanzine A Poil (Bordeaux). Attention ! Le texte est trash !
« Quand le dernier des sociologues aura été étranglé avec les tripes du dernier bureaucrate, aurions-nous encore des "problèmes" ? » « L’homme (...) est violent quand on l’opprime, (...) doux quand il est libre. Journal mural mai 68, Sorbonne, Odéon, Nanterre, etc... Citations recueillies par Julien Besançon, Tchou, 2007, p.156. Notre société moderne a engendré un nouveau type de parasites : les brasseurs d'air. Espèce étrange, vaguement malsaine, généralement méprisante, qui erre en quête de proies à parasiter. Cette espèce se développe à l'état naturel dans les universités; c'est là qu'elle est née et qu'elle trouve un terrain propice à sa croissance. Mais, elle prospère aussi dans d'autres écosystèmes. On la retrouve ainsi à l'état sauvage dans les conférences, les colloques, les congrès, les plateaux de télévision, les soirées mondaines, les entreprises, les laboratoires, les gouvernements, les administrations, les médias, etc. Si cette espèce parasite toujours le même hôte, nous-mêmes, il en existe de nombreuses variétés : économistes, sociologues, consultants en organisation, experts en management, consultants en finance, juristes, psychologues, psychiatres, etc. On les appelle les experts en sciences humaines et sociales. Ils ont en commun de s'être auto-déclarés, sans que personne ne leur en donne le droit, spécialistes et régents de nos propres vies. Mais dans les faits, je dirais plutôt que ce sont surtout des spécialistes du vide, des spécialistes du discours creux qui, tels des alchimistes, ont fait de leur baratin absurde et nul le principal ingrédient d'un métier respectable et chichement payé. Immoraux, parasites, et rusés. Tels sont les mots qui les résument le mieux. Une précision s'impose. En quoi sont-ils d'authentiques parasites ? Un bref rappel. Un parasite est un être vivant qui puise ses ressources dans l'organisme d'un autre auquel il cause un dommage plus ou moins grave. Or, 1) il n'est même plus besoin de démontrer que ces parasites nous causent des dégâts redoutables et irréversibles, 2) sans notre concours, tous ces opportunistes immoraux seraient probablement incapables de survivre. Dans le meilleur des cas, ils végéteraient. Certes, ils sont capables de s'auto-suffire, mais pratiquer le bénévolat n'est pas dans leur nature profonde. Car en règle générale, plus ils accaparent les ressources de leur hôte, plus ils deviennent puissants. Donc, pourquoi s'en priveraient-ils ? Un peu de taxinomie. Ces parasites des temps modernes, ces vers solitaires de la société, ces sangsues de l'intellect qui vivent sur notre dos en pompant l'argent de nos impôts, ou en rognant sur nos salaires de smicards, peuvent être classés dans différentes catégories en fonction de leur degré de nocivité. Tout en haut de l'échelle, on trouve l'économiste. La profonde médiocrité et la dangerosité de cette espèce n'étant plus à démontrer (qu'il soit marxiste, néo-keynésien, néo-classique ou anarcho-bouddhiste), ne nous attardons pas sur son cas; elle n'en vaut pas la peine. Le psychiatre est également particulièrement nocif. Sa dangerosité a été depuis longtemps démontrée. Et quand on dit « psychiatre = flic », on est souvent loin du compte. « Psychiatre = Gestapo » serait plus proche de la vérité. Certes, il y a des psys qui essaient sincèrement d'aider des gens en détresse et n'essaient pas de les torturer en les shootant aux médocs ou en les traumatisant à coup de divan ou de thérapie néo-cognitivo-comportementale-ethno-boudhiste, mais c'est si rare... Un peu plus loin derrière, on trouve le sociologue, le politologue, le néo-libéral, le libertarien, le néo-marxiste, l'anarchiste professionnel (comme ceux qui se disent anarchistes tout en enseignant à Nanterre ou à la Sorbonne...), l'écologiste, etc. Ces parasites qui mutent très facilement, et prennent des formes assez variables, peuvent sembler relativement inoffensifs. Après tout, ils ne font que déblatérer des inepties douteuses et gaspiller du papier ou de l'espace-mémoire. Est-ce si grave ? Ce ne sont que des espèces un peu particulières de singes sans cervelle, qui occupent le bas de la hiérarchie des primates, et qui ont un besoin maladif de citer leurs copains dans leurs articles, ou d'être cités dans l'article de leurs copains. Parfois, ils vont faire quelques expériences en Afrique, ou dans quelques populations déchues de nos quartiers défavorisés. Bon. Pas de quoi fouetter une girafe... On a bien compris que leurs gesticulations ridicules étaient profondément ineptes, et que leur seule utilité (et ambition) véritable était de coller leur nom sur des torchons qui sont bien moins intéressants et plaisants à lire que Gala ou Voici. Toutefois, ne nous y trompons pas, ils sont tout aussi dangereux que ces diables d'économistes ! Car telles des termites, ils accomplissent leur travail infernal en profondeur ! Ils oeuvrent dans l'ombre, opèrent dans la plus sordide des discrétions. Leur travail de sape, outre qu'il est profondément inutile et néfaste, vient en droite ligne de la lutte des classes. Ils dénaturent l'humanité. Ils la regardent de haut, et leur mépris pour le peuple n'a d'égal que la médiocrité des stratégies qu'ils déploient pour publier leurs articles misérables dans des revues minables, sortes de réceptacles de toutes les immondices que ces vermines sont capables de vomir. Tous ces ténias nous classent, nous décortiquent, nous simplifient, nous ridiculisent, et rendent sérieux, ennuyeux, amers, pédants, inutilisables, imbuvables, repoussants de formidables sujets d'études et de formidables sujets de vie. Ils ont un profond mépris pour l'être humain. Ils font de nos activités humaines, des niches, des sujets de spécialistes où ils posent leur urine, bien contents de pouvoir frimer devant leurs copains, et de dire qu'ils sont passés maîtres dans leur domaine de compétence. Un tel deviendra spécialiste de la religion copte en Ouganda, l'autre deviendra spécialiste de la communauté des développeurs de Debian, un autre se spécialisera dans la communauté des éboueurs bénévoles paralytiques de la Creuse, et le dernier se consacrera à l'étude de l'oeuvre grandiose de son idole de pacotille : Bourdieu, Hayek, Simmel ou Soeur Marie-Thérèse. Des biscotos ? Allons donc, soyons sérieux ! Encore du vent ! Leur compétence dans le domaine de nos vies ne vaut pas même une peau de banane avariée. Non seulement, elle ne sert à rien, mais la seule chose dont ils sont réellement capables, c'est de brasser de l'air, et de faire semblant d'avoir saisi le sens profond de telle ou telle secte ou tribu, ou tel ou tel comportement, alors qu'ils ne font que donner une interprétation tristement pauvre et désolante de milieux humains infiniment plus riches et complexes que leurs analyses stupides et démoralisantes. Juste un peu après, viennent les parasites de l'entreprise, de la politique et de la finance. Cette variété assez particulière occupe une place peu noble dans la hiérarchie des parasites. Mais cela n'atténue en rien leur férocité ! Disons qu'ils occupent le poste peu glorieux des parasites recycleurs. Ils se jettent comme des harpies sur les restes que les gros parasites ont bien voulu leur laisser. Par contre, les dégâts provoqués par ces parasites puants sont incroyables et innombrables. On ne cesse de s'en étonner jour après jour. Des vies brisées, des carrières foutues, des âmes en peine, des jeunes broyés... Tout cela pour expérimenter des théories du management, des idéologies politiques ou des nouvelles théories de l'entreprise. Mais après tout, que peut-on y faire, nous chanterons en coeur les spécialistes de la vulgate néo-libérale ? C'est le marché qui veut ça. Gloire à la main invisible ! Mais bon sang, mais c'est bien sûr ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé avant. Reste que j'ai beau me creuser la cervelle, je ne comprends toujours pas pourquoi le marché s'entête à rétribuer ces experts du marché. Il marche tout seul ou pas, ce fameux marché ? Faudrait savoir. Enfin, en bas de l'échelle, on trouve les psychologues et les psychanalystes. Pourquoi sont-ils moins nocifs que leurs congénères ? Pour des raisons fort simples. Il n'y a pas grand monde qui les prenne au sérieux, et ils ne sont guère différents d'une secte inoffensive. Ils délirent dans leur coin, voilà tout. Ce sont de joyeux bouffons. Pas très marrants certes, mais tous les clowns ne sont pas drôles. Certains, comme eux, sont justes pitoyables. Tous ces parasites brasseurs d'airs ont certains rites assez surprenants. Commençons par les rites de leur tribu. Ils se citent, s'admirent, se glorifient pour des idées franchement nulles. Un mec aussi bête que Mancur Olson, a dû être cité peut-être une bonne dizaine de milliers de fois pour son pauvre paradoxe ridicule, dont tout le monde est au courant depuis à peu près 3 milliards d'années. Voilà donc l'un des premiers passagers clandestins de l'histoire : il a réussi à piquer le travail intellectuel de l'humanité sans rien faire, et à le marquer de son sceau d'économiste mentalement attardé. Olson, le voleur classe, l'anti-Robin des bois, l'Arsène Lupin de l'économie, le malfrat des congrès, il a bien réussi son coup le petit renard ! À coté de lui, bien des brigands font pâle figure. Notamment les receleurs minables qui s'entêtent à le citer, ce qui est le signe affligeant de leur profonde soumission aux normes du milieu oppressif qu'ils contribuent à entretenir. Bon voilà. J'arrête là. J'ai la flemme de continuer à décrire leurs communautés d'autistes pathétiques, ça me gave. Tout le monde les connaît, ils disent n'importe quoi, sont pédants, austères, niais, hypocrites, roublards, opportunistes, mesquins, trouillards, conformistes, méprisants, hautains, haineux, grotesques, et voilà tout. Que dire d'autre ? Sinon que mon voisin de palier me dit des choses bien plus intéressantes qu'eux. Madame Soleil aussi. Et à tout prendre, je préfère écouter les discours des politiciens, que les soupes écoeurantes ou insipides de ces technocrates de l'intellect. Au moins, les discours des politiciens vibrent, les leurs me terrassent d'ennui. Continuons. Ces parasites, puisque ce sont bel et bien des parasites, entretiennent différentes relations avec le truc qu'ils parasitent (nous en l'occurrence). Il y a tout d'abord des relations de défense. Elles sont assez variables. En voici quelques unes. Premièrement, ils n'ont pas de compte à rendre. Donc personne ne doit intervenir dans leur délire, sinon, c'est une atteinte à la liberté, à la recherche scientifique, et cetera. Bon ça se défend. Mais il faudrait peut-être leur rappeler qu'on débourse quand même pas mal de tunes tous les ans pour payer leurs salaires et leurs déplacements aux quatre coins du monde. Ça demande donc un minimum d'attention. Ouh! Ouh! Les gars, on existe... C'est grâce à nous que vous avez pu vous payer votre grosse voiture qui pollue, et que vous pouvez voyager à l'oeil dans vos conférences et congrès de gens très intelligents, pour aller postillonner allégrement vos cochonneries sur des micros pourris ! Personnellement, je ne vois pas trop à quoi sert ce tourisme intellectuel à l'heure d'Internet, mais bon, c'est vrai que je n'ai pas leur culture raffinée et subtile... Des clubs de rencontre, peut-être... ? Bizarre tout de même, je les ai jamais vu baiser dans les amphis. Ils copulent où ces cachottiers ? Dans tous les cas super les gars ! Je savais pas qu'on pouvait se faire offrir aussi facilement des vacances payées. Dites-moi la technique, parce que j'aimerais bien me faire payer un petit congrès pour les Baléares. Nous ne pouvons pas les comprendre. Nous sommes trop bêtes et ignorants. Donc nous devons prendre leurs inepties pour des vérités premières. Bon, pourquoi pas ! Laissons-les dans leurs illusions. Et puis c'est vrai qu'après une bonne cuite, j'ai tendance à avoir les neurones un peu lents. Être contre les intellectuels, c'est être un raciste anti-intellectuel. Tout comme être contre les psychiatres, c'est être un peu zinzin. Argghh... Mais c'est bien sûr. Nous sommes des méchants sadiques psychotiques de droite qui voulons la mort des intellectuels. Ils seraient pas loin de nous affliger d'une croix gammée ou d'un drapeau rouge parce qu'on les aime pas, les bougres. Bizarre ! J'aurais pourtant juré l'inverse... Je me sens plutôt légèrement à gauche, écolo, naïf, bien dans mes baskets... pas du tout à droite ou extrémiste ! Bon tant pis. Je dois pas tout comprendre Voilà pour les mécanismes de défense. Mais comment s'y prennent-ils, ces petits parasites grouillants qui infectent le Web, les journaux, les plateaux TV, les universités, les articles « scientifiques », pour être aussi nocifs. Voilà un bref aperçu de quelques unes de leurs armes favorites. Ils nous pompent une bonne partie de nos ressources. Eh oui. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ces gens sont payés pour écrire toutes ces salades pour escargots rachitiques, et pour déverser leur vomi du samedi soir dans des torchons comme l'American Economic Review, L'Esprit ou la Revue Française de Sociologie. Mais ne soyons pas excessifs. Nous payons bien aussi de pauvres hères comme Serge Halimi ou des journalistes des Échos, pour qu'ils écrivent leurs articles-misères, qui sentent à plein-nez la propagande débile et pathétique. Oui mais attention ! On le fait en pleine connaissance de cause. On sort les papelards du portif, et on les pose sur la caisse. Et hop ! Je fais pareil pour ma baguette. Après tout, c'est toujours sympa de lire les Échos aux chiottes, ou pendant le p'tit dèj, ou de lire le Monde Diplo dans le train. Le Diplo, c'est joli, ça fait classe dans le TGV, et puis, pour ceux qui ont la chance d'avoir une cheminée, ça fait du bon papier pour allumer le feu. Il faut reconnaître cet avantage incontestable du Diplo par rapport à Voici, il brûle nettement mieux. En revanche, toute cette clique d'économistes ou de sociologues, qui vivent sur nos impôts, que peut-on bien faire de leurs trucs minables ? Pourquoi diable les rémunère-t-on ? Pour qu'ils publient des livres illisibles dans de prestigieuses maisons d'édition, et pour qu'ils en retirent un paquet de pognon ? Bande de piqueurs de tunes ! Ces types-là sont des voleurs éhontés. Point. Ils nous soutirent de l'argent pour balancer dans des revues ésotériques des articles qui ne servent à rien, pour nous endoctriner avec leur propagande, assurer leur promotion en nous vendant leur soupe périmée, et pour nous sortir des banalités bien moins intéressantes que celles de mon barman ou de Patrick Sébastien. Mais pourquoi ? Pourquoi donc les payer ? Et pourquoi se payer des écoles pour aller écouter ces singes stupides ? Nous serions plus avisés d'aller voir de vrais singes dans des zoos. Leur spectacle est probablement nettement plus intéressant et instructif que les pitreries de ces profs de fac à moitié chauves, ou de ces proffettes grotesques de Toulouse 1 qui bouffent des bonbons en cours en cassant du sucre sur le dos des rmistes (j'espère qu'elle se reconnaîtra). Mais je préfère mille fois entretenir des rmistes que des profs de fac ou des consultants en ressources humaines. Ça me paraît bien plus utile à la société. La plupart des rmistes se bougent les fesses, ils montent des assoces, font des concerts, cultivent leurs potagers, animent des activités parallèles, écrivent des bouquins, s'occupent de leurs drôles..., que sais-je encore ! C'est sûr qu'on ne peut pas en dire autant des maîtres de conférence ou des consultants en organisations. Donc s'il nous faut trouver une vraie classe de parasites, n'allons pas chercher midi à quatorze heures : les profs de fac, les actionnaires, les managers, les politiciens, les juristes, les experts, les consultants et les rentiers sont de loin les pires. Au mieux, ils remplissent une fonction vaguement utile (ce qui est exceptionnel), mais profitent de leur position favorable pour nous saigner à blanc (car en terme d'utilité, un actionnaire devrait avoir un salaire beaucoup moins élevé que celui d'une caissière); au pire, ils ne servent à rien, mais nous saignent quand même à blanc (c'est le cas le plus fréquent). Ils expérimentent leurs idées sur nous. En général, ça fait mal. Un petit chiffre. Juste un. En 1933, 25% des professeurs d'université en Allemagne étaient membres du parti national-socialiste. Aïe. Qui a dit que nous, les anti-intellectuels, étions des méchants racistes... ? Personnellement, je n'ai pas l'once d'un raciste, mais par contre, ça commence à me gonfler d'être regardé de haut par des bouffons qui font leurs singeries sur leurs estrades. Surtout quand on sait que ces diplômes minables, ces soi-disant gages de sagesse et de compétence, ne mettent pas ces têtes pensantes à l'abri de la bêtise humaine et du vrai racisme. Conclusion, leurs pseudo-études ne servent décidément pas à grand chose, même pas à nous protéger de l'obscurantisme et de la haine. En ce qui me concerne, j'aurais même plutôt tendance à croire que c'est eux qui sont à la base de l'obscurantisme. À preuve, il y a des facs d'éco ou de socio, ou des écoles, dans notre doux pays, qui ont complètement viré dans un seul camp politique. Vous appelez ça de la liberté de pensée ? Mais c'est carrément la porte ouverte à toutes les dérives ! Certes, on pourrait considérer qu'ils font comme ils veulent. À chacun sa croix. Mais quand même non. Je ne suis pas d'accord. Je doit avouer que ça me gonfle. Je n'ai jamais eu envie d'aller à la fac, et de payer chèrement un système universitaire censé être performant, pour apprendre un et un seul courant, le leur, être obligé de bouffer leur propagande répugnante pendant X années, tout en vivant dans la crainte d'être recalé si je ne leur balançais pas la version désolante de leurs discours misérables qu'ils voulaient impérativement entendre. D'ailleurs, un avertissement, si ces bâtards s'imaginent que je vais oublier que j'ai eu à subir leur endoctrinement fascisant pendant plusieurs années, ils se trompent lourdement. Si ces fumiers s'imaginent un instant que j'ai cru à leur délire hiérarchique, et que je me suis prosterné devant leurs DEA'S (english is good) ou labos minables, et devant leur profs arrogants, inhumains et fanatiques, ils rêvent. Je crache sur les économistes et les sociologues de Toulouse 1, de Dauphine et de Navarre. Ce sont des minables, des moins que rien, des imbéciles; ils ne méritent même pas un euro de leur salaire. Ou alors si ! Mais ils n'ont qu'à demander à être payés par des Think Tank américains ou parisiens. Évidemment, ces faqueux vous soutiendront qu'ils sont exempts de toute impureté politique. Rien n'effraie plus ces parasites qu'on les suspecte de dissimuler un discours politique derrière leur discours pompeux, pseudo-scientifique et ésotérique. Ils ont cette idée en sainte horreur. Puissant refoulement ! Notre copain Sigmund Freud se serait régalé. Mais trêve de bla-bla. Revenons à nos moutons. Ces intellectuels de tous bords, qui investissent nos universités, nos entreprises, nos vies privées et nos gouvernements, doivent nous préparer un meilleur avenir. Ah bon ! C'est marrant, j'ai comme l'impression, de mon côté, que ça marche pas très fort. Je ne dis pas que tout part en couille, mais y a quand même pas mal de trucs qui déconnent sévèrement. Et pourtant, ça fait un moment qu'ils nous harcèlent, ces joyeux lurons; au moins trois ou quatre siècles. Alors il est où le problème ? Mais réfléchissez, nous diront ces chers parasites au ventre bien repus, c'est normal, c'est parce qu'on a pas compris les vraies causes de tous nos problèmes. On a pas fait appel aux bons intellectuels. Ben oui. Y a des bons et des mauvais. Pour ceux qui sont à gauche, il fallait prendre des intellectuels de gauche (mais eux de préférence, parce que leurs copains n'ont pas tout bien compris à Marx). Pour ceux qui sont à droite, il fallait pas écouter ceux qui étaient à gauche. Pour les experts en management, il fallait pas faire appel à leurs concurrents. Ok... On le saura pour la prochaine fois. On a pas bien compris leurs leçons. Faut dire que c'était pas très évident, vu le langage ésotérique qu'ils emploient pour épater la galerie. Enfin... On a pas fait tout comme il fallait, ou on a pas encore appliqué leurs mesures prophétiques. Pauvre de nous. Incapables de comprendre leur parole divine, on continue à les embêter à ne pas vouloir tout faire comme ils en ont envie... Et c'est pour ça que ça marche pas. C'est aussi simple que ça. Dans tous les cas, c'est pas de leur faute à eux. Na ! Leur arrive-t-il de se tromper ? Jamais ! Pensez-vous ! Il y aura toujours un camp adverse à accuser. Chacun se renvoie la balle et c'est réglé. C'est soit la faute du peuple indocile, soit la faute des méchants d'en face... Et dire qu'après ça, ils ont traité des civilisations brillantes de sociétés primitives... Mystère de la nature humaine... Rien de plus primitif que ces intellectuels, ces experts ou universitaires animistes et anémiques, qui s'écharpent entre eux pour briguer des postes minables, pour se piquer des idées ridicules ou pour publier des articles poubelles dans des revues poubelles. Ça n'est guère plus élevé que le stade bactérien. Ils nous insultent et nous méprisent. Ben oui. Quand j'entends que les Rmistes sont des feignants et que les chômeurs préfèrent glander plutôt que de trouver un emploi, ou que la culture de masse est inférieure à la leur, je prends ça comme une insulte. Ils se sont regardés eux, ces tas de feignants ! Ils seraient bien plus utiles dans des mines de charbon que dans leurs bureaux à brasser du vent. Ça leur ouvrirait l'esprit ! Maintenant, quand j'entends des sociologues qui comparent les supporters à des religieux et à des primitifs, qui se moquent de TF1, ou qui rigolent quand ils entendent que des ouvriers parlent de philosophie (tous ces cas sont véridiques), moi ça me rend un peu nerveux. L'humour des gens trop intelligents, ça a jamais été mon truc. Je préfère Jean-Marie Bigard. Quant aux psychiatres, aux économistes et autres brasseurs d'air. Ça se passe de commentaires. Bon alors, résumons. Nous payons des parasites mâles ou femelles, pour qu'ils progressent dans leurs carrières, pour qu'ils nous endoctrinent à notre insu, pour qu'ils expérimentent leurs théories vaseuses sur notre dos, pour qu'ils nous insultent, nous snobent, et nous infériorisent avec leurs théories foireuses ou leurs concours et examens stupides, pour qu'ils réglementent nos vies, etc. Ma question est : avons-nous besoin de tout ça ? Ma réponse est non. Donc, passons directement à la deuxième question. Comment faire pour ne plus les payer ? Il y a deux solutions. 1. Les mettre sous allocation universelle. 2. Les mettre au chômage technique (le temps qu'ils se recyclent, les pauvres). Je suis pour la première solution. Après tout, si ils ont envie de délirer, il faut bien qu'ils puissent continuer à le faire, mais au moins qu'ils le fassent avec nous sur un pied d'égalité... Et puis l'université gratuite, c'est quand même indispensable. À condition que ceux qui veulent enseigner puisse le faire bénévolement, et sans restriction, et à condition qu'on ne soit pas légalement contraints d'aller écouter leurs délires de psychotiques (notamment qu'on puisse choisir nos cours et nos sujets lorsqu'on décide d'apprendre une discipline quelconque). Enfin, troisième question. Comment faire pour éviter d'être pollués par les experts des universités privées ou des think-tanks. Car si le monopole de l'enseignement obligatoire disparaissait, tous ces prédateurs n'hésiteraient pas un instant à nous inonder de poulains de course fraîchement émoulus, ardemment préparés à l'endoctrinement intensif et formés avec les sous qu'on serait obligé de leur donner pour pouvoir trouver un emploi (diplôme = job). Une solution : rendre l'enseignement ouvert, gratuit et supprimer les diplômes. Certes, c'est plus facile à dire qu'à faire. Dans tous les cas, vivement que les universités ferment leurs portes. Ou alors, si elles doivent rester ouvertes, rendons la fac aux étudiants. Et supprimons la discrimination dans les revues de sciences humaines et sociales. Quel bonheur si l'humanité retrouvait enfin son intelligence, sa créativité et sa liberté de pensée... Tous ces trésors humains ont été accaparés par des experts en sciences sociales boutonneux, cravateux, pédants et conformistes. Leur légèreté ou leur lourdeur me répugnent. Lorsqu'ils prennent leurs airs sérieux, j'ai envie de leur rire à la figure, et lorsqu'ils sourient avec leur petite mine malicieuse de snobs de centre-ville, j'ai envie de devenir sérieusement méchant. Il est temps que cela cesse, qu'ils nous rendent ce qu'ils nous ont volé, notre savoir, notre liberté de pensée et notre droit à vivre, à créer et à exister sans eux. Allez, un peu d'Arthur Rimbaud pour finir. « Prêtres, professeurs, maîtres, vous vous trompez en me livrant à la justice. Je n'ai jamais été de ce peuple-ci; je n'ai jamais été chrétien; je suis de la race qui chantait dans le supplice; je ne comprends pas les lois; je n'ai pas de sens moral, je suis une brute : vous vous trompez... Oui, j'ai les yeux fermés à votre lumière. » Catégories: Recherche conviviale
Commentaires (2): Posté par BenjaminGrassineau le 16-05-2015 à 17:21 J'avais préparé un éclaircissement sur ce texte, que je n'ai ni terminé ni publié. Comme le texte est écrit au vitriol et sent un peu la haine (diront certains), je le mets en ligne. En tous les cas, je n'ai qu'une réponse de fond à donner. Certes il sent l'énervement - c'est clair - mais pas plus que la haine savante distillée dans les manuels scolaires et universitaires... Je suis un peu embêté avec ce texte, car j'y utilise deux techniques argumentatives assez trashs : 1) l'analogie avec le domaine biologique, 2) le discours haineux. Et ça rappelle de mauvais souvenirs... Les nazis ont utilisé des métaphores biologiques à foison, pour ne citer qu'un exemple. Et j'aime pas ces psychopathes. Cela étant, trois choses doivent être claires. 1) Les nazis n'étaient pas les seuls à utiliser ce genre de métaphores, et ils n'ont d'ailleurs fait qu'exacerber la biologisation de la notion de race, très courante au début du XXème siècle, et entamée par les scientifiques dès le XVIIIème siècle. 2) Le fait que les nazis aient utilisé à mauvais escient la métaphorisation biologique des sociétés humaines, ne devrait pas suffire à exclure ce champ comparatif de toute analyse sociologique, car il peut s'avérer utile d'un point de vue heuristique. 3) Si j'ai employé une telle rhétorique, c'était bien sûr dans l'idée de mettre le discours de bar au même rang que le discours « scientifique » ou journalistique, qui dit souvent exactement les mêmes choses, mais sous des formes plus consensuelles, plus autoritaires et plus raffinées. Aussi, je trouve qu'il faudrait de temps en temps arrêter de se voiler la face et laisser un peu accéder à l'autel sacré de la publication du discours trash. Personnellement, je me reconnais plus dans des discours trashs... Cela dit, je voudrais quand même montrer que je n'appelle pas à la révolution pour rien et n'importe comment ...!, et dans quel contexte idéologique je le fais. Tout d'abord, je ne m'inscris pas du tout dans la prolongation d'un discours anti-intellectualiste très courant dans les milieux politiques néo-conservateurs, fascistes ou marxistes. Au contraire, je crois avoir bien montré dans mon texte être nature, qu'il est préférable, à mon sens, de réfléchir à toutes nos actions, ce qui oblige à quasiment tout intellectualiser. Je ne suis donc pas anti-intellectuel. Je ne suis pas non plus alter-intellectuel, puisqu'à priori, chacun pense ce qu'il veut et comme il veut ; je n'ai rien d'un bourdieusien ! En fait, je me situe dans la lignée idéologique de l'anarchisme épistémologique de Paul Feyerabend. Auteur qui prône l'égalitarisme intellectuel ou la démocratisation intellectuelle. A deux niveaux. 1) Le recours à la démocratie directe dans les affaires courantes et publiques doit permettre de court-circuiter le pouvoir des professions intellectuelles et des experts pour que le remettre directement dans les mains des citoyens. 2) La possibilité pour chacun de faire entendre son point de vue à égalité avec les autres. En gros, il s'agit donc d'une idéologie démocrate. Par ailleurs, je souligne quand même que je n'appelle pas à l'extermination de la classe intellectuelle. Loin de là ! Je dis juste qu'on ne doit pas payer des gens pour faire des trucs aussi inutiles (et même si par hasard c'est utile). Ou alors, les payer peu. À ce niveau-là, je pense être dans une revendication parfaitement légitime, au même titre que les marxistes veulent réduire le salaire des plus riches, ou que les néo-conservateurs veulent réduire celui des plus pauvres ! Je ne vois pas pourquoi la question des salaires ne pourrait pas être posée sur la table, au même titre que n'importe quelle autre. Autre point, je ne m'en prends pas spécialement aux intellectuels au sens strict, comme le font par exemple les néo-conservateurs qui supportent assez mal que Noam Chomsky soit plus intelligent qu'eux et adulé par des jeunes... Je m'en prends à une classe sociale extrêmement vaste qui comprend aussi bien les comptables, les intellectuels de gauche et de droite, les médecins, les psychiatres, etc. En gros toutes les professions qui font leurs business sur la production ou la diffusion d'idées (ou la censure). À la limite, on pourrait même me reprocher d'avoir tapé un peu trop large. Mais c'est d'ailleurs là qu'il faut bien comprendre que mes critiques portent non pas sur le fait d'intellectualiser certains sujets mais de le faire exclusivement au sein de professions qui en ont la chasse gardée. Voilà où est le problème. Pourquoi quelques professionnels auraient-ils l'exclusivité sur certains domaines de pensée ? Vaste question, mais j'en viens à l'essentiel, pour qu'il n'y ait pas de malentendus : le parasitisme. Comparer les professions « intellectuelles » à des parasites peut sembler un peu abusé. Néanmoins, je ne connais pas de terminologie en sociologie ou en économie qui permet de rendre compte de cette réalité. Ce qui me surprend quand même pas mal. On est dans des sociétés où il y a d'énormes problèmes liés à des institutions qui créent deux gros problèmes de dépendance. Le premier est que ces institutions rendent les gens indirectement dépendants des biens et des services qu'elles fournissent. C'est le cas par exemple du système industriel qui nous a rendu dépendant de tout un arsenal technique qui nous pourrit la vie. Le deuxième problème est que ces institutions sont elles-mêmes dépendantes des consommateurs de leurs services pour survivre. Ici, le meilleur (ou le pire) exemple nous est donné par les institutions caritatives ou les institutions qui oeuvrent au « développement ». C'est horrible à dire, mais une institution qui aide les handicapés, les sous-développés, les malades ou les délinquants est dépendante d'eux. Sans misère humaine, pas de travail ! De même, dans nos sociétés, il y a de gros problèmes causés par ces mêmes institutions, qui puisent des ressources de la société pour survivre et s'étendre. Il y a quelques exemples évidents. L'État, qui parasite la société civile en y puisant de manière illégitime, à mon sens, des ressources. C'est censé être pour notre bien, mais je dois dire que je suis franchement sceptique, puisque, outre les effets indésirables directs (guerre, pollution, répression, aggravation des situations qu'il tente de solutionner), il y a les effets indésirables indirects qui sont, globalement, de subventionner les institutions-parasites que nous avons mentionné plus haut ou de constituer des appareils publics (grands chantiers, services publics) qui fournissent du travail à une bonne partie des hommes d'État. Les professions intellectuelles qui parasitent les grandes entreprises. J'entends par là toute la clique d'ingénieurs, de responsables, de cadres, de managers, etc. La famille qui se fonde en grande partie sur le parasitisme, ou dans le meilleur des cas, sur le commensalisme. Donc, pour aller vite, parce que cet article me prend la tête, on a tout un ensemble d'institutions qui parasitent les individus qui produisent des services et des biens. En sachant d'ailleurs qu'il peut y avoir du parasitisme réciproque. Un dirigeant est par définition un parasite qui impose son contrôle à un groupe de travailleurs et en profite pour leur soutirer des ressources. Il en va de même de la plupart des professions dites intellectuelles. Mais je soulignerai ici qu'elles ont plusieurs techniques pour parasiter leur hôte. Recourir au prélèvement obligatoire, via l'État. Parasiter une organisation (associations, entreprises, etc.). Dans ce cas là, les ressources sont puisées sur celles qui sont générées par les travailleurs. Vendre des biens culturels qu'ils ont produit – ou pompé à droite à gauche. Manipuler une foule pour la diriger. C'est le cas des gourous dans les sectes. Les sectes et l'État sont probablement les formes de parasitisme les plus contestables. Parce qu'on se doute bien que les parasites intellectuels, en utilisant l'État, pour puiser leurs ressources, se rangent nécessairement, d'une manière ou d'une autre, derrière cette institution. Je dis bien institution. Car ils peuvent être en désaccord momentané avec un courant idéologique qui contrôle l'institution, mais ça ne change rien au schmilblick. Quoi qu'il en soit, toutes ces formes de parasitisme me semblent franchement malsaines. Posté par BenjaminGrassineau le 17-06-2015 à 15:28 Un article sur le thème : http://www.humanite.fr/michel-onfray-la-haine-des-universitaires-576715
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