Typologie des zones de gratuité

On peut classer les zones de gratuité (ou espaces de gratuité) de plusieurs manières.

Par lieu

• Espace public : la rue, un champ, une ZAT, etc. Ces zones sont présentes "naturellement" dans la rue (les "poubelles"), dans la nature (les "fruits de la nature"), et peuvent donner lieu aux activités de glanage ou de récupe.
• Lieu "semi-public", géré par des organisations, des squats ou des associations
• Domicile. On peut aménager un lieu chez soi, dédié au don d'objets, où les objets sont à libre disposition, suivant des modalités qu'on fixe. On peut alors parler de zone de gratuité « à domicile ».

Temporellement

Il est parfois utile de savoir si une zone de gratuité est temporaire ou permanente.

• Zone permanente: dans un café, un relais média sdf, ou encore un lieu de ramassage de coquillages (estran)
• Zone temporaire : zone de gratuité dans la rue, vide-greniers gratuits.

C'est une première approche, mais dans les faits, la distinction atteint vite ses limites, car trois paramètres entrent en jeu :

• La régularité dans la survenue des zones : si une zone est mise en place très régulièrement, par exemple, toute les semaines, on peut presque dire qu'elle est permanente.
• L'accès aux zones : si une zone permanente n'est que très rarement accessible, ou bien ne l'est qu'une fois par mois, elle s'apparente plus à une zone temporaire qu'à une zone permanente.
• Le contenu. Si la zone est vide 11 mois sur 12 dans l'année, peut-on dire qu'elle est permanente ? Le problème se pose pour les "biens naturels" qui ne sont pas tout le temps récoltables.

Statut des objets, règles d'accès...

Enfin, on peut ajouter d'autres critères :

• Les objets sont-ils considérés, au moins par la coutume, comme liés à un propriétaire ou non ? En d'autres termes, sont-ils SDF ou SPF (Sans Propriétaire Fixe). Cela permet de distinguer, même si légalement ce n'est pas vraiment le cas, une poubelle-récupe, d'une zone de gratuité permanente. Ou encore, un relais medias sdf d'une zone de gratuité avec exclusivement des livres.
• Sont-ils nomades ou non ? Rien n'empêche une zone d'être mobile (il en va de même pour les activités). Et sont-ils solidaires dans leur déplacement (problème qui peut se poser dans le don d'objets par lot).
• Les règles d'accès aux objets et à la zone peuvent varier. Par exemple, des contraintes peuvent peser:
  • sur le dépôt et la récupération d'objets: dépôt libre, un seul dépôt par personne et par semaine, dépôt filtré à minima (on refuse les objets en mauvais état), un seul type d'objets (que les livres), etc.
  • sur l'accès à la zone: réservée à des bénéficiaires du RSA, à des parents (zone de puériculture), à des enfants, etc.

Quelques exemples de variables

• Durée de la zone (temporaire, régulière, permanente...)
• Statut du lieu (public, semi-public, privé, etc.)
• Lieu (nomade, fixe...)
• Statut des objets (sdf, spf, à donner, etc.).
• Membres (collectif, association, particulier, etc.)
• Règles de retrait (un objet par jour, uniquement pour les RSAstes, etc.)
• Règles dépôt (un objet par jour)
• Règles d'accès (sur invitation)
• Règles d'échange (ranger la zone, etc.)
• Etat de l'espace (ouvert, clos, etc.)

Quelques croisements de variables.

Durée et statut du lieu

Durée et statut des contributeurs.

Débats

Sauf pour les zones de gratuité à domicile, la question du référencement des zones de gratuité basée sur la discrimination positive (on ne donne qu'aux "pauvres", aux sans-papiers, etc.) est soumise à débat.

Voir l'agora.

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