Quelques exemples de désengagement dans la gratuiterie de Limoux

Il existe trois grands courants théoriques en sciences sociales.

Le premier est celui qu'on pourrait appeler le courant conservateur. Il regroupe des travaux qui cherchent à comprendre pourquoi on entre dans la déviance, pourquoi il existe des éléments qui sont hors-norme. Les minorités sont alors un sujet récurrent d'observation et de questionnement. Par exemple, on va s'interroger comme suit : « mais pourquoi donc ces primitifs donnent-ils leur poulet alors qu'ils pourraient le troquer ou le vendre et en tirer un intérêt substantiel ? », ou bien, « mais pourquoi diable existe-t-il des marchés aussi imparfaits ? ». En règle générale, et c'est une tendance qui perdure depuis le XIXème siècle, on explique ces anomalies, soit en construisant une étiologie, soit en exhumant des raisons latentes censées motiver ou déterminer les « agents » qui, croyant se situer « hors-modèle », se positionne en réalité à l'intérieur du modèle dominant. Dans ce courant, la question, l'interrogation, et par ricochet, la description et l'explication, sont systématiquement dirigés vers ce qui n'est pas normal, vers ce qui surprend, vers ce qui étonne ?

Le deuxième modèle est celui qu'on pourrait appeler le courant descriptif. Celui qui regroupe les travaux qui cherchent à comprendre pourquoi, malgré parfois d'indéniables avantages, on préfère suivre la norme. En matière de compréhension de l'économie non-marchande, cela nous donne deux directions de recherche.

De mémoire, je relaterais les exemples suivants de désengagements (sortie) et de non-engagements (non-entrée) à la gratuiterie de Limoux qui sont marquants soit parce que la cause a été facile à identifier, soit parce que le processus a pris une forte « consistance » (durée de l'engagement, brutalité du désengagement, etc.).

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