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Qu'est-ce que la publication ouverte

Auteurs: Benjamin Grassineau (voir aussi l'historique)
Création de l'article: 2008
Etat de la rédaction: finalisé
Droit de rédaction: ouvert sur invitation
Licence:


Création de la page: 09 janvier 2012 / Dernière modification de la page: 19 avril 2024 / Créateur de la page: Benjamin Grassineau



Résumé: Publié initialement dans la revue de sociologie underground


Il règne une confusion entre publication ouverte et publication libre. Confusion entretenue par des “universitaires éclairés” qui, depuis qu’ils ont lancé l’open-access initiative, utilisent la locution de publication ouverte à tout bout de champ – de même qu’ils mélangent la science en libre-accès1 et la science ouverte…

Pourtant, actuellement, rien de moins ouvert que la publication scientifique, qu’elle soit en libre-accès ou non. Les deux démarches sont bien distinctes. La licence sous laquelle un auteur décide de publier ses textes n’est d'ailleurs pas fondamentale dans le principe de la publication ouverte.

La publication libre correspond concrètement au libre accès aux publications. Ce qui implique, en général, la gratuité de l'accès aux contenus publiés, et systématiquement, le dépôt des contenus sous une licence de rediffusion permissive. Quelle différence avec la publication ouverte ? Pour clarifier les choses, je vais prendre une définition qui vient de Wikipédia car c'est justement un site de publication ouverte (du moins pour l’instant…). Le texte est (était) sous GFDL. Reportez-vous à la page publication ouverte si vous voulez connaître la liste des auteurs qui ont participé à l’écriture de l’article.

On appelle publication ouverte un processus de création de contenu, qui est transparent pour les lecteurs. Ces derniers peuvent écrire une contribution ou un article et le voir publié immédiatement dans la liste des articles mis à disposition du public. Ces articles sont filtrés le moins possible pour permettre aux lecteurs d’y trouver les informations qu’ils veulent. Les lecteurs peuvent voir comment les décisions éditoriales sont prises par d’autres. Ils peuvent voir comment s’associer et participer aux décisions éditoriales. En fait le terme lui-même de “décision éditoriale” peut-être contesté dans la mesure où ce processus peut être revendiqué comme étant un simple classement. L’essentiel est que : le processus soit transparent, (par exemple que même la décision de classer un article “à l’écart” puisse être contestée et que l’on puisse revenir dessus), tout le monde soit invité à participer au processus. Plusieurs principes fondamentaux sous-tendent le fonctionnement des organisations et des sites dédiés à la Publication Libre : parmi ces principes, l’absence de hiérarchie, la participation du public, un contrôle éditorial minimal, et la transparence. Les sites web qui proposent des publications ouvertes permettent à toute personne qui a un accès à Internet de visiter le site, de télécharger son contenu directement, sans avoir à passer à travers les filtres des médias traditionnels. S’ils veulent rediffuser l’information, ils le peuvent. On trouve parfois le terme de publication libre, ce qui entraîne une confusion avec la notion de contenu libre qui a plutôt à voir avec les droits associés au contenu. Les enjeux de la publication ouverte sont davantage dans le processus de création et de mise à disposition initiale du contenu. Généralement les publications ouvertes offrent leur contenu sous une licence de contenu libre mais certaines peuvent par exemple restreindre la redistribution commerciale. Par ailleurs les sites web des publications ouvertes utilisent généralement un logiciel libre. Ceci permet à toute personne qui imagine une meilleure façon d’affiner ces décisions éditoriales à l’aide du logiciel, de la mettre en pratique: ils peuvent copier ce dernier parce qu’il est libre, le modifier et démarrer leur propre site. Exemples de publications ouvertes : Wikipédia, Indymedia, Kuro5hin, Slashdot

Il faut donc bien prendre soin de ne pas confondre publication libre et publication ouverte. Au risque de me répéter, ce sont deux choses distinctes. La publication libre n’a d’ailleurs pas grand chose de révolutionnaire. Les groupes religieux la pratiquent depuis longtemps. Les témoins de Jéhova filent leurs livres gratos, ça n’étonne plus personne ! De même, pour faciliter l’endoctrinement et le formatage des masses censées être incultes, dans la ligne droite de la conversion et de l’endoctrinement religieux, les politiciens ont rendu l’enseignement républicain gratuit. Et ça a marché ! Il y a plein de gens qui vont construire des écoles prisons gratuites dans des pays qu’ils considèrent comme sous-développés. En cela, ils ne diffèrent guère des labels alternatifs qui proposent leur musique en téléchargement libre. En revanche, ce qui est plus révolutionnaire, pour un label, c’est de laisser ouvert l’accès à ses outils (publication, accès aux salles, programmation, liste de discussion, etc.). Car, 1. ça risque de diluer l’identité du label, 2. ça suppose une perte de contrôle sur le contenu éditorial et un relatif désintéressement (vous filez vos outils à des inconnus).

Un autre exemple de système de publication ouverte est l’Internet libre. Qu’est-ce que l’Internet libre ? Je conseille cette petite conférence de Benjamin Bayart, pour se mettre au parfum : Internet libre ou Minitel 2.0. Dans cette conférence, Bayart montre que l’ouverture de la publication est encore plus grande si on garantit la possibilité de contribuer anonymement – il ne serait sûrement pas d’accord avec moi mais peu importe.

Comme exemple de technologies informatiques qui facilitent la publication ouverte, il y a les wikis, les moteurs de blog comme wordpress, les logiciels comme SPIP. Ces logiciels facilitent également la modération des contributions poubelles (spams et cie.) qui constituent un des gros problèmes de la publication ouverte. Mais fort heureusement, il existe des solutions techniques pour y parer.

Puisqu’on parle de ça, je prends un autre exemple de site qui pratique la publication ouverte et en donne une bonne définition : Ecolonews.

Ecolonews est un site d’informations sur l’écologie politique, sociale, urbaine et environementale qui fonctionne selon les principe de la publication ouverte. La publication ouverte signifie que les contributions ne sont pas modérées avant leur publication. Seulement après. Ceci afin de permettre à chacun de publier, témoigner, participer, s’organiser. Pour autant, la publication sur ce site suit un certain nombre de préalables :''

  • les sujets abordés doivent être liés aux buts de ce site
  • sauf exceptions, les contributions en langue française sont prioritaires.
  • sauf exceptions, les contributions contenant des informations concrètes sont prioritaires aux humeurs, états d’âme, analyses…
  • les contributions vérifiables (signées par une personne physique ou morale et ou avec un contact) sont prioritaires aux contributions anonymes
  • sur ce site les contributions ont 2 statuts :
    • éditée : il s’agit du statut par défaut. Cela concerne les contributions qui viennent d’étre publiée ou qui ont été acceptée par l’équipe de modération
    • écartées : ce sont celles qui s’écartent de la charte et des buts du site

Par principe, sont écartées les contributions :

  • qui ne respectent pas la netiquette
  • anti écologiques (pro nucléaire…)
  • qui sont considérées comme des marchandises (dépèches d’agences de presse, extraits d’articles de presse protégés par un copyright…
  • publicitaires, promotionnelles, spams…

''La liberté de parole ne signifie pas irresponsabilité. Les auteurs des contributions sont responsables de leurs propos, images, sons… Toute personne peut remettre en cause un choix de modération en interpellant le collectif : ecolonews’at’/gmail/./com (retirer les guillements et les slaches).

Vous remarquerez sur leur site, que la colonne de gauche est remplie de contributions publicitaires indésirables… Eh oui, c’est le problème de la publication ouverte… Quoi qu’il en soit, ce qui me semble important, c’est qu’il existe certes une modération minimale – notamment contre ces spams -, mais elle est minimale, démocratique et faite à posteriori. On est donc bien dans la publication ouverte. Même si je trouve leur système de modération assez peu transparent, mais bon, ça montre un peu le principe…

Pour revenir à l’objectif d'une culture libre et ouverte, c’est aussi de réfléchir à l’extension du principe de la publication ouverte au domaine culturel, voire même à des pratiques d’échange et à des projets entrant dans le domaine culturel, ou autre, puisque la culture est un concept bien vaste – et c’est pour ça qu’il va bien… Ben oui, si la publication peut être ouverte, ça peut être aussi le cas pour plein d’autres trucs et pour plein de structures. Trop géant ! Par exemple, des associations, des entreprises, des décisions éditoriales, des décisions collectives, des biens, des services, des outils, etc. Il n’y a pas de raison de s’arrêter en si bon chemin…

En espérant que c’est plus clair comme ça… Parce que là, j’ai la flemme de continuer.

Ah, voir aussi ce lien. La publication ouverte, c’est la même chose que le logiciel libre de Matthew Arnison.

Bonne lecture.

Notes

1 Après coup, je reviens pour mettre un article que j’ai trouvé pas mal sur le libre-accès.Principes pour des données publiques ouvertes de Hubert Guillaud.



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