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Des murs de New York aux réseaux libres et anonymes de partage de données

Auteurs: Plaine Images (voir aussi l'historique)
Création de l'article: 2012
Etat de la rédaction: achevé
Droit de rédaction: ouvert
Licence: Licence Creative Commons Paternité - Partage à l'Identique 3.0 France. Article importé le 10/07/2012.


Création de la page: 09 juillet 2012 / Dernière modification de la page: 04 décembre 2024 / Créateur de la page: Benjamin Grassineau



Résumé:


Retour sur « Dead Drops », démarche artistique de l’Allemand Aram Bartholl initiée à New York fin 2010. Le concept repose sur l’utilisation de clés USB insérées et scellées dans des murs de l’espace public, accessibles à tous, permettant de partager et d’échanger des fichiers en tout anonymat. Cette démarche, menée dans le cadre d’une résidence à l’EYEBEAM, s’est disséminée des murs de New-York à d’autres murs à travers le globe. D’autres projets s’insèrent désormais également dans cette mouvance « hacktiviste » des réseaux libres et anonymes de partage de fichiers numériques en-dehors de toute connexion Internet.

Aram Bartholl a initialement installé cinq clés USB dans les murs de New York.Par la suite, il a lancé un appel à participation afin de cimenter toujours plus de clefs USB dans les murs des villes du monde entier, pour permettre la diffusion, l’échange et la relocalisation de données de façon anonyme et déconnectée. Il existe d’ailleurs une Dead Drop à Lille. L’idée consiste à permettre à quiconque de se connecter à ses « clés publiques » avec son ordinateur afin de récupérer ou de déposer des fichiers.

Dans un entretien, Aram bartholl explique une démarche basée sur la volonté de connecter les mondes online et offline, de replacer l’espace public au centre des échanges dans une ère hyper-connectée, où de nombreux échanges sont désormais électroniques. « Dead Drops », le nom du projet, fait d’ailleurs référence aux moyens utilisés par des agents secrets pour communiquer sans avoir à se rencontrer via des cachettes fondues dans le paysage, comme un livre dans une bibliothèque ou une brique dans un mur.

Le projet « Dead Drops » est également présenté comme un réseau de partage peer-to-peer. Initié au moment de l’affaire Wikileaks, des connexions ont ainsi rapidement été établies avec les questions de censure sur Internet et d’anonymat des données. « Dead Drops » apparaît comme une réflexion autour de la mise en place d’un réseau sans centre névralgique, anonyme, et totalement libre de toute censure. Et ces « boîtes aux lettres mortes » ancrées dans l’espace public, représentent donc une démarche dans la promotion de la liberté de l’information et de la protection de la vie privée.

Sur cette idée de « Dead Drops », des initiatives autour du partage de fichiers de manière libre et anonyme, en dehors du réseau Internet, se sont depuis développées. Dans un pur esprit « Do It Yourself », David Darts, responsable du département d’art de la New York University, a, par exemple, créé la PirateBox avec la participation de la communauté du logiciel libre. Une « provocation artistique » qui permet le partage de fichier en tout anonymat dans des espaces publics.

Le concept commence à prendre de l’ampleur et les PirateBox se développent rapidement à travers le monde et en France. La première PirateBox lilloise apparaît dans ce contexte de remise en question des contrôles exercés sur le réseau Internet, de culture libre et d’économie de la contribution amateur. Pour en apprendre davantage, la Plaine Images vous invite le 17 avril à 12h30 dans le coworking space de l’Imaginarium pour rencontrer Jean Debaecker, à l’origine de cette première PirateBox lilloise, et échanger autour des thématiques D.I.Y., open source, protection de la vie privée, anonymat, censure sur Internet…

Licence Creative Commons Paternité - Partage à l'Identique 3.0 France. Article importé le 10/07/2012.



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