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Typologie des échanges

Auteurs: Benjamin Grassineau (voir aussi l'historique)
Création de l'article: 2016
Etat de la rédaction: ébauche
Droit de rédaction: ouvert
Licence: Licence culturelle non-marchande


Création de la page: 07 janvier 2016 / Dernière modification de la page: 21 novembre 2024 / Créateur de la page: Benjamin Grassineau



Résumé:




Faisons un peu de théorie. Supposons que je doive réaliser une activité quelconque (exemple, me rendre d'un point A à un point B), nécessitant l'usage d'au moins une ressource (le vélo !).

De façon très générale, mon choix dépend de plusieurs critères : disponibilité des ressources, moyen d'y accéder (le trajet entre A et B est-il libre d'accès ?), connaissance de l'existence des ressources (j'ignore qu'il existe un superbe raccourci), représentation de l'activité, savoir-faire, etc. Il en découle une structure de choix qui a grosso-modo cette forme.

Je peux :

  1. Renoncer à réaliser cette activité. C'est notamment le cas si cette activité me semble impossible à réaliser telle quelle. Deux sous-choix :
    1. Renoncer entièrement à l'activité. En fin de compte je demeure au point A. Auprès de mon arbre, je vivais heureux...
    2. Réaliser une activité de substitution. Finalement, je décide de me rendre d'un point A à un point C. Tant pis pour le trip de traverser l'Atlantique à vélo pour se rendre aux Caraïbes, j'irai à Boulogne sur Mer.
  2. Réaliser l'activité en me procurant une ressource de substitution. Je choisis finalement de bouger en avion. Somme toute, c'est plus rapide et moins fatigant.
  3. Réaliser l'activité avec la ressource en question. Auquel cas, j'ai fondamentalement deux options :Benjamin Grassineau]]:)
    1. Si la ressource n'existe pas. Deux cas de figure.
      1. Il n'existe pas de modèle de fabrication-usage à ma portée. Dans ce cas, il me faut l'inventer, ou repenser les usages, ou bien élargir le champ d'exploration pour tenter de trouver le modèle quelque part. Ce cas est loin d'être anecdotique. Nous y sommes confrontés en permanence, car il est rare qu'on dispose de toutes les informations sur une ressource et sur ses usages.
      2. Il existe un modèle de fabrication-usage. Auquel cas, il me faut la produire.
    2. Si la ressource existe, je peux tenter de me la procurer pour réaliser mon activité.

Les modalités socio-techniques qui encadrent le choix entre ces deux dernières options, produire ou acquérir la ressource, ont des conséquences fondamentales. On peut raisonnablement supposer, par exemple, que les conditions d'accès à une ressource impactent sur sa production. Si une ressource est inaccessible, du fait des règles de propriété privée, par exemple, il y a fort à parier que sa production s'enclenchera pour palier la pénurie artificielle induite par le contexte institutionnel.

Mais il existe alors à nouveau deux options. Je peux :

  1. Réaliser l'activité (production ou acquisition) en solo.
  2. Réaliser l'activité à plusieurs.

A priori, l'idée d'une auto-production en solo peut sembler très théorique, car il existe (presque1) toujours, dans le processus de production, un ensemble de ressources dont l'existence, à un moment donné, a nécessité l'intervention d'autrui. Mais ceci n'est valable que si l'on considère l'action prise dans son intégralité et dans un intervalle de temps plus vaste que l'action proprement dite. Mais, en se focalisant sur une partie du processus, on peut discriminer les différentes situations sans trop d'ambiguïté. Manger un fruit seul, avec l'aide de ses mains, diffère de l'action qui sonsiste à le manger avec le concours d'une autre personne (supposons que j'ai les bras dans le plâtre).

De même, l'idée d'une acquisition en solo est aujourd'hui quelque peu irréaliste, tout au moins d'un point de vue institutionnel. Car nous vivons dans un environnement où l'intégralité des ressources est verrouillée, au moins en théorie. Mais on subodore ici que le problème n'est pas si simple. Peut-on dire qu'il y a interaction avec autrui, lors de l'usage d'une ressource, s'il n'y a pas interaction de fait ?

Ceci nous amène, en fin de compte, à de nouvelles options. Commençons par sérier deux cas bien précis. Admettons que réalise l'activité à plusieurs, je peux :

  1. Réaliser l'activité avec autrui.
  2. Faire réaliser l'activité par autrui.

On notera que les conditions de réalisation avec autrui dépendent grandement des conditions socio-techniques qui encadrent l'usage des ressources. Par exemple, la réalisation d'une même activité sur une ressource donnée par des usagers différents, peut passer par une complémentarité, une addition des efforts, un antagonisme entre les finalités, etc.

Il n'est pas toujours aisé de distinguer entre les deux modalités de réalisation collective, car les actions collectives sont traversés de fait par une division des tâches.

Il n'empêche, dans le cadre d'une réalisation de l'activité à plusieurs, faire avec ou faire faire, il existe à nouveau plusieurs options structurantes. Je peux :

  1. Obliger l'autre à agir contre sa volonté, c'est à dire, le contraindre à produire, partager, céder sa ressource. En ce cas, si je dois le forcer à agir, il me faut utiliser une force de coercition.
  2. N'agir avec lui que dans le cadre d'une action mutuellement volontaire.

Notons qu'il y aurait un troisième cas où les deux personnes agissent involontairement. Il faut également déterminer l'origine de la contrainte. Fondamentalement, il y a deux cas de figure. La contrainte :

  1. Emane de la personne qui souhaite faire réaliser l'activité.
  2. Emane de l'extérieur. Elle peut alors être :
    1. Artificielle, institutionnelle.
      1. Liée à un fait brut.
      2. Liée à un fait institutionnel
    2. Naturelle (sans intervention humaine significative).

Dans les différents cas, puisqu'il s'agit d'échange, il y a deux cas de figure extrêmes :

  1. Soit les personnes connaissent les termes de l'échange. Ils savent qu'ils échangent et savent ce qu'ils échangent.
  2. Soit les personnes ne les connaissent pas.

Ajoutons que dans le cas d'une action mutuellement volontaire, la question de l'antériorité de la demande est également primordiale. Deux cas de figure.

  1. Celui qui veut faire réaliser une activité demande à l'autre de le faire.
  2. Celui qui réalise l'activité demande à l'autre de l'accepter.



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